Espèces invasives et préoccupantes
Espèces invasives
Certaines espèces telles que les gobies et le pseudorasbora peuvent poser problème pour certains de nos écosystèmes aquatiques mais elles ne sont pas (ou pas encore) classées au titre d'espèces nuisibles et/ou invasives (EEE : Espèces Exotiques Envahisssantes).
Seules deux espèces de poissons sur la liste des espèces de poissons, de crustacés et de grenouilles susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques dans les eaux sont visées au présent titre. Leur introduction dans ces eaux est de ce fait interdite. Les voici :
- La perche soleil (Lepomis gibbosus) originaire d'Amérique du Nord et introduite en France il y a de cela plusieures années, on la retrouve désormais sur tous le territoire.
- Le poisson chat (Ameiurus melas) lui aussi originaire d'Amérique du Nord introduit par accident en 1871 il est désormais présent sur une grande partie du territoire français.
Article R432-5 Modifié par Décret n°2019-352 du 23 avril 2019 - art. 2
Des informations sur ces deux espèces se trouvent sur le site de l'INPN :
Pour en savoir plus sur la perche soleil, cliquez ici.
Pour en savoir plus sur le poisson chat, cliquez ici.
De nombreuses réglementations s'appliquent à ces deux espèces.
Sont interdits :
- Leur transport vivant et leur vente
- Leur introduction (il est alors interdit de les relâcher vivants et/ou de les introduire dans un autre milieu).
- Leur utilisation en tant qu'appât ou amorce (vivants ou morts) destiné à la capture de carnassiers ou autres.
D'autres espèces en Moselle sont elle aussi classées comme susceptibles de provoquer des déséquilibres biologique.
C'est le cas de certaines écrevisses (voir LES ECREVISSES EN LORRAINE)
Espèces préoccupantes
L’introduction de nouvelles espèces a souvent favorisé leur propagation au sein des cours d’eau.
Des textes réglementaires ont ainsi été adoptés afin de prévenir l'introduction d’espèces non autorisées. L’alinéa 2° de l’article L432-10 du code de l’environnement précise à ce sujet : « Est puni d’une amende de 9000 euros le fait d’introduire dans les eaux mentionnées par le présent titre des poissons qui n’y sont pas représentés ; la liste des espèces représentées est fixé par le ministre chargé de la pêche en eau douce (liste de l’arrêté du 17/12/1985) ».
Les 4 gobies représentés en Moselle (gobie à tâche noire; gobie de Kessler; gobie demi-lune et le gobie fluviatile) au même titre que l'aspe par exemple, font partie des espèces non-représentées dans nos eaux et sont ainsi concernées par cette réglementation.
Il est alors puni, le fait de les introduire, mais aussi de les utiliser comme appâts (vifs) en tout lieu et tout temps.
Les gobies
- Corps allongé, subcylindrique, effilé en arrière.
- Grande tête, surbaissée, avec de gros yeux rapprochés sur le dessus, des grosses lèvres sur une bouche oblique à mandibule formant une avancée et des joues proéminentes.
- Deux nageoires dorsales séparées ou jointives et une anale. La première nageoire à rayons d’épines molles (5 généralement 6) est en général arrondie et plus courte que la tête. Le corps est généralement recouvert d'écailles cténoïdes (écailles présentant une ou des rangées de petites épines). La ligne latérale est modifiée et non apparente.
- Les gobies sont dépourvus de vessie natatoire et passent la majeure partie de leur temps sur le substrat ou à proximité.
Les espèces de gobies sont suspectées être peu agiles dans leur nage et leurs déplacements. Toutefois, bien que le gobie n’ait pas de grandes capacités de dispersion, certains individus seraient capables de réaliser de longues migrations.
Depuis 5 ans environ, certaines espèces de gobies, originaires de la mer Noire et de la mer Caspienne, probablement arrivées par les eaux de ballast des navires, ont investi le Nord Est de l’Hexagone. Ces poissons viennent coloniser le Rhin par le canal Rhin Main Danube et en Moselle quatre espèces semblent avoir été identifiées depuis quelques années.
Les gobies sont des petits prédateurs d’invertébrés, parfois d’œufs et de petits poissons (selon les espèces).
La saison de reproduction (entre février et septembre) varie selon l’espèce et le lieu géographique. Chez ces espèces, les femelles comme les mâles peuvent se reproduire plusieurs fois au cours de la saison de reproduction. Les mâles construisent le nid puis gardent et oxygènent les œufs jusqu’à leur éclosion.
Voici leurs caractéristiques:
- Les gobies appartiennent à la famille des Gobiidae et possèdent, en général, un disque pelvien ventral formant une « ventouse » (soudure des deux nageoires pelviennes), dont la forme peut être un critère de reconnaissance spécifique, comme ci-après :
Les différents gobies
Gobie à tâches noires
Gobie de Kessler
Gobie demi-lune
Gobie fluviatile
Pour en savoir plus sur les gobies, cliquez ici
Attention de ne pas confondre le chabot et les gobies !
Le chabot est une espèce patrimoniale, exigeante de la qualité de son milieu de vie.
Habitué des cours d'eau de première catégorie (rivière à truites/ eaux froides, rapides et bien oxygénées), il vit caché dans le fond des ruisseaux, au milieu des pierres car il ne possède pas de vessie natatoir (poche remplie d'air permettant aux poissons de flotter).
Il est important de préserver le chabot au sein des rivières françaises et de ne pas le confondre avec les espèces invasives que sont les gobies!
Le chabot se différencie avec ses nageoires pectorales en forme d'éventail ainsi que des nageoires pelviennes bien distinctes, comme visibles ici ->